La vérité sur les terrasses en illustration
Amour et humour en terrasse
Dès que le soleil du printemps lance ses premiers rayons, les cafés ressortent leurs terrasses.
Ternies par un hiver passé cloîtrées entre leurs chambres et leurs bureaux, des nuées d’êtres humains avides d’air et de soleil chaud s'y précipitent alors. Ils commandent une boisson et tournent machinalement leurs visages pâles en direction de l’astre chéri.
A ces premiers instants de la transhumance estivale, mieux vaut ne pas prendre de photos ou réaliser de dessins trop réalistes de ces malheureux qui ne recherchent qu’à combler leur déficit en vitamine D. Leurs visages sont blancs, leurs traits tirés, leurs regards secs et vides. Hommes et femmes se mélangent autour des tables, mais l’heure n’est pas à la parade. Telle une Chrysalide qui prend son temps pour se transformer en un beau papillon graphique et coloré, l’homme (et la femme) des terrasses a besoin de quelques jours d’exposition et de chaleur pour retrouver ses couleurs, sa verve, son élégance et sa beauté conquérante !
Le dessin qui rétablit la vérité
Pour l’espèce humaine, les terrasses de cafés sont des espaces d’observation nécessaires à leurs stratégies de conquêtes amoureuses. Il existe une iconographie très fournie à ce sujet, qu’il s’agisse de photographies, de peintures, de dessins, de gravures ou même d’illustrations. Cependant il est une vérité que peu d’artistes, journalistes ou reporters ont osé afficher à leurs contemporains, certainement freinés par les rigidités culturelles de leurs époques.
Ce mensonge par omission a permis la création du mythe de l’homme chasseur-dragueur : « Après être rentré victorieux de la chasse en forêt, le bellâtre dépose crânement le dîner et sa fourrure associée sur un rocher, puis vient traîner ses muscles au soleil en bord de rivière pour se trouver une amoureuse ». Cette pratique existe bien évidemment aussi chez l’homme des terrasses, dans une version plus moderne, mais elle se montre généralement assez peu efficace en termes de résultat au niveau des conquêtes. Elle cache cependant une réalité de notre civilisation qui est l’objet de ce dessin.
Les femmes sont aussi des conquérantes
Les images d’Aldo Maccione ont fait leur temps. Il faut dire aux hommes, aux femmes, et aux petites filles qui ont besoin de prendre confiance en elles pour aller affronter le grand monde, que les femmes aussi sont des conquérantes ! Elles aussi savent se mettre à l’affût dans un endroit dégagé pour observer la faune passer et réfléchir à leurs envies, leurs goûts, et leurs préférences !
Cette illustration montre un personnage masculin qui déambule en ville devant une terrasse essentiellement constituée de jolies demoiselles en position d’observation. Leurs lunettes de soleil sont ajustées et leur permettent de récupérer discrètement les informations dont elles ont besoin pour mieux jauger leurs futures conquêtes. Notre homme n’est pas particulièrement musclé, mais les légumes qui dépassent de son cabas trahissent des qualités de cuisinier très appréciées de nos jours par la gente féminine. Son pas est souple et léger, il n’a pas de smartphone accroché à son oreille : c’est une proie très recherchée.
Voici donc une scène typique et réaliste de notre époque contemporaine, réalisée en dessin et en couleur pour faire valoir ce que de droit. Mesdames et messieurs, pour que la vérité jaillisse et soit enfin défendue, si vous aimez, partagez !
dessins de Solène Debiès
Texte de Marc Falco